samedi 27 décembre 2014

Petits oiseaux, de Yôko Ogawa


(chroniqué dans le cadre de l'opération Les Matchs de la Rentrée Littéraire 2014 de Priceminister (Twitter : #MRL14)

S'il y a une chose qu'on peut à coup sûr attendre de la part des livres de Yoko Ogawa, c'est bien d'être surpris par la palette des thèmes abordés, ainsi que par le ton utilisé.

Son dernier opus ne déroge pas à la règle, en levant un coin du voile sur le monde de deux êtres étrange(r)s vivant en marge de la société et en nous invitant à méditer sur des thèmes tels que la normalité, les exclus de la société et l'individualisme grandissant, le droit à la différence, l'universalité du langage, mais aussi le concept d'interdépendance entres tous les êtres vivants (ici le monde des oiseaux) et non vivants si chère aux bouddhistes.

A travers les (rares) événements qui parsèment le récit, le lecteur en vient à se demander si ce ne sont pas ces deux frères orphelins labellisés 'marginaux' qui - par leur réceptivité à être (vraiment) à l'écoute du monde qui les entoure et par leur capacité à pouvoir communiquer avec les oiseaux via un langage oublié de nous tous - vivent en fait le plus en osmome avec la nature, nous révélant par là notre vie en marge du monde qui nous entoure ?

Si l'on retrouve certes la patte de l'auteure quand à l'étrangeté des situations et des personnages évoqués, ce dernier opus se révèle toutefois être plus intime et moins mystérieux que ses oeuvres antérieures. Les silences prennent ici tout leur sens dans les détails distillés avec parcimonie, un peu à l'image d'une peinture impressioniste / pointilliste.

Vous l'aurez compris : de par son extrême lenteur, l'ouvrage ne laissera pas le lecteur indifférent, au risque de rebuter les fans les plus ardents de Yoko Ogawa.

Je citerais par exemple :

  • "Tous les chants d'oiseaux sont des chants d'amour".
  • "Les oiseaux, en bavardant, ne font que répéter les mots que nous avons oubliés".



Merci en tout cas à ce livre de nous rappeler que le bonheur se cache dans la plus insignifiante des cachettes, et à nous inviter à vivre pleinement notre vie sur base des perceptions ressenties par nos cing sens.

Merci à Priceminister et aux éditions Actes Sud pour cette poétique et inspirante découverte littéraire.






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