lundi 19 novembre 2012

Je vais passer pour un vieux con, de Philippe Delerm [Seuil]




Et c'est PriceMinister - et plus précisément son opération "Les matchs de la Rentrée Littéraire 2012" à la notoriété croissante - qui m'a permis de chroniquer la dernière oeuvre de Philippe Delerm.



A travers la sélection d'une quarantaine de phrases toutes faites qu'il aime à décortiquer dans le sens grammatical du terme (logique, vu son passé d'instituteur), l'auteur nous convie à son analyse de phrases passées dans le langage courant et se plait ainsi à nous révéler les petits travers de notre quotidien.

Certes, à l'image d'un recueil de nouvelles dont la qualité est (assez souvent) inégale, toutes les expressions présentées ne sortent pas de l'ordinaire. Il n'empêche que certaines ont retenu mon attention, telle "Et ce soir?" - illustrant avec humour la difficulté de caser des activités dans nos agendas surchargés, "Les mots sont dérisoires" - souligant la difficulté de réconforter une connaissance touchée par le deuil, et "Je garde mon maître" - qui fera sourire les amis de nos amis à quatre pattes.

Un petit livre à ne pas lire d'une traite donc; mais plutot à picorer avec parcimonie, deux - trois phrases à la fois.

Pour plus d'infos sur le livre, c'est par ici : http://www.priceminister.com/offer/buy/160582184/je-vais-passer-pour-un-vieux-con-de-philippe-delerm.html


Merci encore à PriceMinister pour cette généreuse opération !

A bientôt pour d'autres lectures.





mercredi 4 juillet 2012

Pourquoi ce monde : Clarice Lispector, une biographie, de Benjamin Moser [Editions Des Femmes]



Quelle jolie découverte que nous propose Benjamin Moser dans sa biographie d’une écrivaine mythique au Brésil et inconnue dans nos contrées, à savoir Clarice Lispector (1920-1977).

Pour notre plus grand bonheur, le livre ne contente pas d’uniquement retracer la vie de Clarice,  mais il  nous fait également découvrir d’autres aspects du Brésil, tels que son histoire, sa politique et sa société, la littérature et le monde de l’édition, le journalisme, etc…

A être exceptionnel, parcours exceptionnel ; comment en aurait-il pu être autrement ?
Ainsi Clarice (née Chaya), juive d’origine ukrainienne, vient au monde sur base d’une superstition selon laquelle un enfant pourrait par sa naissance guérir sa mère d’une maladie (sa mère ayant contracté une syphilis suite à un viol collectif commis par un groupe de soldats russes, et dont elle mettra dix ans à agoniser).  Inutile de dire que Clarice ne se remettra jamais de n’avoir pu réaliser le miracle, à savoir guérir sa mère par sa naissance. Ce traumatisme laissera bien entendu des empreintes quant aux attentes envers la vie et Dieu.

Après cette naissance en milieu apocalyptique, s’ensuivra une émigration salvatrice de sa famille au Brésil (Clarice a alors un an et demi) afin de fuir les affres de la fin de la révolution russe, la famine, et les épidémies de typhus. Même si Clarice ne gardera aucun souvenir des épreuves endurées en Europe, nul doute qu’elles auront influencé son caractère mais aussi son œuvre littéraire inclassable au style hermétique, fragmentaire, elliptique,  allusif, et mystique, ayant tout pour déconcerter les lecteurs même les plus avertis.
Le livre nous fait également voyager dans l’espace, Clarice ayant été la femme d’un diplomate. On s’envole ainsi pour Naples, Berne, Torquay et Washington, même si de son propre aveu, Clarice ne s’est jamais sentie chez elle qu’au Brésil.

Au niveau de l’analyse de l’œuvre littéraire, pour notre plus grand bonheur, les livres de Clarice sont analysés en vue d’aider le lecteur à découvrir les sens cachés et les thèmes récurrents chers à Clarice. Des extraits de lettres viennent compléter la vision du lecteur afin qu’il puisse mieux appréhender la personne hautement complexe se cachant derrière l’écrivaine que des introspections incessantes à l’écoute de ses mondes intérieurs ainsi que les malheurs de la vie ( un divorce, l’éducation seule d’un fils schizophrène, la perte de l’usage d’une main suite à un incendie) entraîneront dans la solitude, le désespoir, les insomnies, les médicaments, et dans la dépression, quand Clarice aura compris qu’elle écrivait pour cesser de penser, mais que l’antidote s’est révélé être empoisonné : «J’écris comme si cela devait permettre de sauver la vie de quelqu’un. Probablement la mienne », «J’écris pour moi-même, pour entendre mon âme parler et chanter, et parfois pleurer ».

Lors de sa dernière interview, en réponse à la question « Vous vous renouvelez à chaque nouveau livre », Clarice aura cette réponse à la hauteur de sa verve : « Nous verrons si je peux renaître. Pour l’instant je suis morte... Je parle depuis ma tombe ». 

En résumé, Benjamin Moser nous invite par ce livre de 400 pages denses agrémentées de 36 pages de notes (excusez du peu !) à  partir à la découverte d’un être mythique, hors du commun, et insondable, si injustement inconnu en Europe. Je compte sur vous pour réparer cette injustice !

P.S. : pour ceux que l’hermétisme et la complexité des livres de Clarice rebuteront, je vous conseille (après avoir lu le livre de Benjamin Moser) de découvrir la personne qu’elle était (Chaya), via deux autres de ses facettes, à savoir «La Découverte du monde, 1967-1973 (Chroniques  chaque samedi dans le Jornal do Brasil) » et  « Le seul moyen de vivre : Lettres (1941-1976) ».

Je tiens à remercier les Editions Des Femmes pour cette merveille découverte.

A bientôt pour de nouveaux coups de coeur.




vendredi 23 mars 2012

Prisonnier au berceau, de Christian Bobin

Ayant toujours un peu hésité à découvrir Christian Bobin - certaines de ses oeuvres m'apparaissant à première vue comme des sortes de recueils de haïkus à la française - , j'ai dû un peu m'en remettre au hasard afin de piocher 'le' livre par lequel j'allais enfin pouvoir aborder le monde si particulier de poète renommé.
Et je pense avoir pêché le 'bon' avec cette petite perle, totalement en accord avec mes affinités en matière de poésie.
En deux mots, l'auteur nous y invite à découvrir sa ville (qui fut aussi son monde) - le Creusot - , avec un style si caractéristique où non pas aucune phrase mais aucun mot n'est de trop.
En moins de cent pages, le lecteur appréciera ce voyage tout en émotions depuis sa fenêtre intérieure.

Et on referme le précieux objet en se réjouissant d'avoir encore des tas d'agréables découvertes littéraires à dénicher...

A bientôt...

samedi 18 février 2012

Arlette, d'Olivier Cabiro [Arléa]

Une fois n'est pas coutume - en plus en pleine synchro purement fortuite avec la Saint-Valentin - je me suis lancé dans la lecture une jolie histoire d'amour légèrement mouvementée qui débute un peu hasard (c'est en fait si souvent le cas...) et un peu par jeu (ça l'est déjà moins), teintée d'exotisme aux senteurs de l'Asie du Sud Est .

Bien lové dans l'histoire, c'est alors que je me suis rendu compte que le narrateur partageait pas mal de points commun avec l'auteur (même prénom Olivier, ayant exercé tous les deux les métiers de banquier, de facteur, de journaliste et de bibliothécaire). Le récit a dès lors pris une toute autre saveur en bouche; à savoir que je n'avais plus entre les mains un roman, mais bien une autobiographie. Les émotions ressenties par les deux héros de cette belle idylle n'ont eu que plus de sens, tant durant les moments euphoriques de l'amour naissant que lors de l'éteinte inexorable de la flamme vainement entretenue par deux êtres que tout pourtant séparait.

Ce réçit m'a rappelé que même si un amour finit par se consumer après vingt ans, il a permis au couple de vivre une expérience unique que ni le temps ni la distance ne pourront effacer de leur mémoire.
Une belle leçon de vie à méditer donc, sur le fait de vivre intensément le moment présent.

Je remercie cordialement les Editions Arléa (http://www.arlea.fr/) pour m'avoir fait découvrir cette belle passion amoureuse (merci aussi pour le marque-page souhaitant d'une agréable lecture), ainsi que le site News Book (http://newsbook.fr/) pour avoir organisé ce partenariat.

P.S. : pour les lecteurs désireux d'en savoir un petit peu plus sur l'auteur, je vous réfère à sa courte bibiographie sur le lien suivant : http://www.arlea.fr/Olivier-Cabiro

A bientôt pour de nouvelles découvertes.