dimanche 13 novembre 2011

1Q84 tome 1, de Haruki Murakami

Il est enfin arrivé ! Ce fameux 1Q84 que la rentrée littéraire 2011 nous présentait comme un 'must-read' comme disent les anglophones !

J'ai eu la chance de lire le tome 1 de cette trilogie grâce à la généreuse opération "Les matchs de la Rentrée Littéraire 2011" organisée par PriceMinister et Rémi, que je remercie bien évidemment au passage :-)

En deux mots, il s'agit d'un récit à deux voix à la construction simple qui se compose de 24 chapitres, chaque chapitre racontant de manière alternée un moment dans la vie des deux héros principaux : Aomamé, la femme, et Tengo, l'homme.
  
On retrouve dans ce récit comme à chaque fois la 'patte' qui caractérise si clairement Haruki : une histoire apparemment banale au départ prenant peu à peu des touches fantastiques impliquant deux mondes parallèles interconnectant la réalité et le rêve, un style simple (mais pas simpliste) qui assure une grande facilité de lecture, des phrases courtes et des dialogues vivants, et bien évidemment une imagination foisonnante. Les fans devraient donc apprécier ce nouvel opus.

Cependant, la lecture du tome 1 m'a gêné pour trois raisons essentiellement : 
  • Au début, les chapitres Aomamé sont assez intrigants et prenants, car c'est par elle et ses interrogations sur un monde qu'elle trouve changé que démarre le roman; mais peu à peu, les chapitres Aomamé perdent en intérêt et on commence à tourner en rond avec ce personnage. Par contraste, les chapitres Tengo gagnent peu à peu en richesse, car ce personnage d'écrivain en quête de publication est très intéressant et les chapitres Tengo permettent à l'auteur de lancer une réflexion sur le travail de l'écrivain, sur les manigances des éditeurs pour obtenir tel ou tel prix et c'est vraiment passionnant! Enfin, Tengo se retrouve malgré lui entraîné dans une histoire qui le dépasse en même temps qu'elle le fascine... Bref, le personnage de Tengo devient assez vite très supérieur à celui d'Aomamé. 
  • Ensuite - et c'est un problème persistant de la littérature contemporaine (qu'elle soit française, américaine ou japonaise...) - ce sont les passages obligés de scènes érotiques, et il y en a pas mal dans la partie Aomamé. Bien qu'ils ne soient pas (trop) dérangeants, ils n'apportent rien au personnage ni au récit; ils sont donc à mon humble avis largement inutiles. 
  • Enfin, il y a quelques petits détails qui m'ont un peu dérangé; notamment à la fin du roman lorsque apparaissent de curieux petits personnages... Je pense qu'on en saura plus dans les deux tomes suivants; mais en attendant, on a l'impression que Haruki a étiré l'histoire dans le tome 1, sachant qu'il en écrirait deux autres; ce qui nous vaut quelques longueurs superflues, et cela au détriment de la densité du récit.

En conclusion : Récit intéressant à forte connotation imaginative (dans quel bain Haruki est-il tombé étant petit ?) qui 'se mange sans avoir faim', mais qui aurait cependant gagné à être condensé (et donc densifié) en 600 pages (au lieu du triple).

note : le troisième tome de la trilogie paraissant en mars prochain, les mordus se demandent en ce moment comment ils vont tenir le coup jusqu'au dénouement final (le lire en anglais ? voire en japonais ?). 


A bientôt pour de nouvelles découvertes